Je veux voler l’éternité,
Me l’apprivoiser en esclave ;
L’impalpable ubiquité,
La veux porter en laticlave.
Je veux incarner le baroque,
Être le voleur de l’Instant,
Le dépeindre dans sa défroque,
Fixer son goût inconsistant.
Je veux faire exister l’odeur
De ces souvenirs de tendresse,
Et partager avec ardeur
Le bien de tes tendres adresses.
Je veux l’existence future
De celui qui peut esquisser,
Seul maître de sa tessiture,
En vrai un réel éclissé.
Je veux voler tous les instants
Qui dans l’esthétique se perdent ;
Je les veux rendre résistants
A ces années qui nous emmerdent.