[b]Drame au supermarché[/b]

Fort de fromage
Un camembert dans sa gondole déchantait,
Ses effluves ringards le faisaient mépriser
De ses pâtes voisines à peine fermentées
Des tommes corsetées aux airs pasteurisés.

Le munster son ami soupira hors d’haleine
En le voyant soudain couler sur le carreau
Et glisser mollement sur ses patins de crème
Pour quérir une place en de meilleurs plateaux.

A l’étal des quatre saisons, il s’arrêta,
A la pomme d’amour fit une révérence ;
La courge se gaussa de sa croûte de rat.
Les légumes aussi le trouvèrent trop rance.

Comme il ne se sentait pas en odeur de sainteté,
Il approcha les vins pour se réconforter.
Un brouilly cramoisi se boucha la trompette,
D’autres, ne vit que les culs de renommées clairettes.

Le cœur défait par ses humiliations,
le vieux normand quitta ses écussons,
se mit sous les ergots d’une grande ratière ;
Et le regardait faire, le chat de la crémière…[/center]

Un bon pied de nez aux goûts stérilisés et aux saveurs hermétiques ...
j'ai pris plaisir à te lire, à sourire ; le rythme du texte est entrainant et fluide