Un homme au bord du temps
Songe à ce long cheminement
Qui l’a rendu si étrangement absent
Deux yeux aveugles de larmes
Qui écoutent l’obscur vacarme
Des songes que le temps désarme
Trois ages insuffisants
Questionnent l’errance et le néant
Doutant de l’évidence du vivant
Un homme, deux yeux, trois ages…
et quoi d’autre sur terre sous l’ombre des nuages ?
Quatre vent des humains
De peur, de fureur et de dédain
Et ce souffle qui joint nos mains
Cinq terres de misère
Tremblantes du séisme des guerres
Du viol des frères et de la mère
Six monnaies d’illusion
Qui achètent un monde en dispersion
Vendent des armes de corrosion
Quatre vent, cinq terres, six monnaies…
et quoi d’autre sur terre au-delà des sommets ?
Sept nations oubliées
Et ces peuples aux yeux fermés
Sans même le souvenir d’un passé
Huit siècles de mémoires
Sombrant dans les ages noirs
Révèlent l’amnésique désespoir
Neuf chemins de ronce
Menant a nulles autres réponses
Que le front du temps qui se fronce
Sept nations, huit siècles, neuf chemins…
et quoi d’autre sur terre au-dessus des embruns ?
Dix enfants de douleurs
Arrachés du ventre créateur
Couvrent le monde de leur clameur
Onze navires en naufrage
Et de noires des marrés en héritage
Rendent infertiles les ages
Douze morts visibles
Et tous ces possibles inaudibles
Qui effleurent l’indicible
Dix enfant, onze navires, douze morts …
rien de plus rien de moins sur la terre que le choix de notre sort !
YLRC