Quelques poèmes de Lo De Dada

Soleil de Décembre

Soleil de Décembre qui allonge les ombres
ombres fines et étirées
taillées au couteau ;
silhouettes détourées d’un trait nerveux
qui magnifient en noir et gris
les formes de la vie.
Résonance onirique d’un réel atone...
le monde des ombres
est le théâtre projeté de la vie.
Pas de faux-semblants, de couleurs alléchantes
nul détail, pas de superflu, l’ombre est nue,
mais jamais impudique !
Elle a le pouvoir de pouvoir !
pouvoir transformer le vulgaire
en esthétique magique …

Lo 2013


La Praire de Port-Manec’h

Œil d’enfant écarquillé
mirant la coquille fermée …
ma salive réveillait
mes saveurs d’enfance oubliées....
Atteindre le fruit
Le fruit de mer offert !
Mais la coquille se fit carapace…
ne voulant être violée,
à la pointe du couteau frétillant résistait !
Je m’agitais du poignet,
rien à faire la coquille faisait la sourde !
Ultime humiliation, les vrais hommes
Les écailleurs, l’ont déflorée …
Le fruit me fut offert,
le goût, certes j’ai apprécié !
Mais l’acte était manqué
car
ce bivalve m’avait nargué …

Lo 2014



Rêve iodé

Quand la pioche
se fait encre
c'est que
la mer est proche
Quand la seiche
n'est plus angoisse
c'est qu'elle
a lâché son encre
Quand la barbarie s'efface
c'est que
la mer nous polit
du brisant de verre
elle ne fait qu'arrondis
du caillou brut
galet sans arrête
de l'homme des cavernes
le démiurge des grottes marines

Lo 2015


Miracle de l'œil ouvert


Quand les poissons nagent dans les nuages
C'est que le ciel nous sourit,
à nous pauvres terriens, sans écaille !
Mais quand l'homme se fait grenouille
ou qu'Icare le taraude ...
C'est le ciel, la mer et la terre
qui s'unissent pour transcender
le divin petit humain
dès lors à jamais initié
adoubé, animiste singulier ouvert à tous les pluriels !

Lo





Ce matin


Je suis en blues et en savates
rifs d'harmonica plein la tête
je scate à flux tendus
mes onomatopées iodées
ivre de jazz
libre et sans cravate
jam en procession
extrêmes percussions
je vocalise, loin des standards !
En free, je surfe les crêtes de vagues mélodies.
Et c'est ainsi que je vous sers
mon répertoire improvisé,
mes Finist'airs ravivés le temps d'un bœuf
par tant de bœufs, en carpaccios découpés,
à la sauce Pétrucianni revisités...

Lo 2013