Paradoxalement , la solitude intérieure de l’homme n’a peut-être jamais été grande que dans cet univers de surinformation et de mondialisation, comme le souligne Youenn Gwernig dans ce poème, un de mes préférés…
An toull en nor
Ya
re aes oa
ober un toull
e koad tano da zor
n'hellez ket bout da-un
bout da unan er bed-mañ ken
aet eo da get amzer ar penitiou
ret eo degemer ar reuz a ren er bed
n'heller ken tec'hout neblec'h
an engroez a leugn an den
gant e yud hag e youc'h
en ur bed n'eo bet
morse an den
gwasoc'h
e-un
Le trou dans la porte
Oui
trop facile
de faire un trou
au bois mince de ta porte
tu ne peux pas être seul
tu ne peux plus être seul en ce monde
il est bien fini le temps des ermitages
il faut accueillir tout le bruit et le malheur du monde
on ne peut plus s’enfuir nulle part
la foule remplit le cœur de l’homme
de ses hurlements et de ses plaintes
dans un monde où jamais
l’homme ne s’est trouvé
davantage
seul
Youenn Gwernig, An toull en nor (1972)