Que le bonheur est triste mon ami
Dans les grandes tourmentes.
Sous le pied de nos lampes s’endort notre alchimie
Et dans la longue nuit qui pleut autour des toits
Aperçois-tu le tempestaire
Qui court encore sur les falaises ?
Comment pourra-t-on revenir
A tout ce qui déjà n’est plus
Les feuilles fanées sous nos pas
Et nos pas le long du canal
Où tremble encore l’incertitude
D’avoir été.
Le chemin fond sous le regard
Entends-tu pas pleurer les îles ?
Aujourd’hui sont venues des lettres
D’autres aussi s’en sont allées
Rires et chants. Que d’impossibles !
Il y a trop d’ombre à chaque carrefour
Trop d’oiseaux blancs sur les fenêtres
Et de papiers qui de décollent
Pour marquer de noir nos visages.
Entends-tu le porteur de flamme
Qui court encore sur la bruyère ?
Silencieuse immobile est la vague montante
La retraite est coupée
Et on l’entend
S’insinuer au cœur des choses.