Hey toi voltigeur
Tu te moques bien de la pesanteur
Rien ne te fais peur
Tu chevauches les papillons mauves de Bételgeuse
Tu pêches le Léviathan dans les lacs souffrés de Titan
Et quand tu cherches l'oubli du sommeil
C'est lové au coeur d'improbables soleils
Dans tes veines coule l'azote liquide
Il donne à ton sourire ce joli reflet blanc-bleu
Limpide
Hey toi voltigeur insaisissable
Tu te joues de la glace
Du feu et du sable
Ta souplesse admirable fait la joie de tes amantes
Bien peu sont religieuses
Toutes singulièrement avenantes
Et on le souhaite – heureuses
Ah voltigeur
Infatigable danseur
Quelle sera ta destination aujourd'hui
Peut-être Proxima du Centaure
C'est là qu'on trouve ces fleurs dont le parfum est si fort
Que celui ou celle qui le respire à jamais s'endort
Mais pas toi – voltigeur éternel
Toi pour qui les siècles sont des heures
Toi qui enjambe les années-lumières
Comme le saumon remonte la rivière
Acrobate sidéral – trapéziste spatial
Tu te moques bien des contraintes orbitales
Tu vas où tu veux
Car l'univers a la profondeur de tes yeux
Hey toi voltigeur infatigable
Tu joues – tu t'ébroues dans les torrents de lave
Et quand tu cherches un compagnon
Tu domptes les dragons qui survolent Orion
Et quand parfois tu touches terre
C'est pour venir me chuchoter les mystères de l'univers
A moi
Oui à moi qui suis ton frère
M'emmèneras-tu un jour avec toi
Me feras-tu visiter les royaumes dont tu es roi
Tu l'as promis mais je n'y crois pas
Car toi
Mon voltigeur de haute altitude
Il y a ici-bas un lieu que tu ne connais pas
Une dimension où tu n'as pas tes habitudes
Là – dans le fertile territoire de mes solitudes
Là où ta volonté n'a pas force de loi
Là où
Sans toi
Je suis moi