à la source des rivières
chante la goutte de pluie claire
souvenir de nuage
lui même ombre des rivages
à la racine de l'arbre
mémoire d'argile des semences
frémissent mille feuilles
sensibles au nez du vent
dans la bouche de l'humain
cordes vocales de la terre
roulent les boisseaux de blé
dans le texte écrit
roulent mille mots en épis
faut-il se taire ?
faut-il cesser d'écrire ?
dans mon texte s'enracinent
des mots d'autrefois
des mots dépassés
des mots hideux
faut-il les oublier ?
faut-il les effacer ?
les nuages se souviennent de la mer
la graine de la terre
l'humain de son maigre chemin
le bon blé donne du bon pain
les mots qualifiés ne font pas toujours
meilleur refrain
je me souviens de vous
mes écrits
mes racines
mes frondaisons aux vents de cornouailles
mes femmes aux cheveux rouges
en trois mots
j'ai tout écrit
mes mots pauvres ne faisaient tant de bien
me fallait-il me taire ?
pour la genèse de mon bien