Moisson d’antan
Le champ de blés d’or ondule comme la mer
Et les épis bien mûrs se penchent vers la terre
L’homme, avec sa faux, vient d’ouvrir le chemin,
Un contour d’accès pour la machine demain.
La faucheuse avance, tirée par deux juments
Jean-Claude guide l’attelage fermement
Près de Guy dont le long râteau fait des brassées,
Javelles fraîches que les femmes vont nouer.
Sonnent les douze coups du clocher du village
Les chevaux sont las et les travailleurs en nage
Pour tous, la pause de midi est bienvenue
Et va permettre de recharger les accus.
Après un bref repas, reprend sous la chaleur
La rude et noble besogne du moissonneur
Et bientôt la parcelle apparaît dépouillée
La céréale est coupée, les gerbes levées.
Dans le ciel d’azur, chante une alouette
Au dessus du chaume et des belles moyettes
Où à cache-cache jouent de joyeux enfants
Qui imitent aussi Lagardère et Tarzan.
Le grand jour pour charroyer est prévu enfin
Les charrettes cahoteront dans le chemin
Menant à la grande ferme de Cosquéru
Pleines jusqu’aux ridelles du blond contenu.
La cour a été soigneusement balayée
Sur des toiles se dressent trois meules dorées
Dans le cœur de l’été, la journée du battage
Unira gaîment tous les gens du voisinage.
Tige gracile sous la neige et dans le vent
Enfant de Céres, ami du bleuet des champs
Tu deviens au soleil, la plante adulée
O toi le blé, avec ton épi nourricier !
Malebec